14 Janvier 2012
Au sortir de la salle j’étais un peu déçu, voir contrarié. Mais quelques jours après, à froid, le film n’est finalement pas si raté et poussiéreux que cela. Déjà, il est bien meilleur que le précédent Eastwood, Au-delà, sans doute le pire ratage de sa filmographie. Même si on voit bien les grosses ficelles du film à Oscars, tout n’est pas à jeter et il y a même quelques bonnes choses. En premier lieu, la reconstitution historique est très réussie. Un travail soigné sur les décors, les costumes, la photo qui est très belle. Les maquillages sont aussi, pour une fois, bien faits. Techniquement, rien à redire. Niveau interprétation, même constat. Rien à dire. Leonardo di Caprio est vraiment très convaincant même si cela sent trop aussi la performance à statuette dorée. C’est du solide mais sans doute trop appuyé, je l’ai trouvé déjà mieux ailleurs, notamment dans Shutter island par exemple. On se demande par contre ce que vient faire là Naomi Watts. Juste tourner avec Eastwood ? Le rôle est vraiment léger et ne sert pas vraiment à grand-chose. Bizarre. Charlize Theron et Amy Adams avaient aussi été approché pour le rôle. Celui qui s’en tire très bien, par contre, c’est Armie Hammer (The social network) en bras droit de Hoover. Une belle révélation. Josh Lucas et Dame Judi Dench sont aussi très convaincants. A côté de cela, la mise en scène reste assez sage. Si elle est tout de même solide et élégante, elle n’en reste pas moins très académique et on frise souvent l’ennui. Le scénario de Dustin Lance Black (Harvey Milk) en est sans doute aussi responsable. Il joue sur les deux tableaux de la vie privée et publique de Hoover, sans vraiment les exploiter à fond. On assiste, en filigrane, à une belle histoire d’amour impossible avec son collaborateur et à toute une page de l’Histoire des USA, pas plus développée non plus (même si on apprend beaucoup de choses). Le tout en flash-backs incessants peut être pas toujours franchement nécessaire. Bref si Clint Eastwood se rachète un peu, on est encore loin du chef d’œuvre mais on n’est pas passé loin du très bon film…
Critiques de Lettres d'Iwo Jima, L'Echange, Gran Torino, Invictus, Au-delà